Asmâa Hamzaoui est une révolution à elle seule : avec les musiciennes et chanteuses de son groupe Bnat Timbouktou, cette jeune virtuose du guembri, instrument sacré de la culture gnaoua, s’empare d’une tradition musicale dont l’interprétation publique était jusque-là réservée aux hommes.
Cette révélation, on peut en avoir une idée assez fidèle à l’écoute de Oulad Lghaba, premier album paru en 2019, où les «filles de Timbouktou» revisitent ces traditions musicales originaires d’Afrique subsaharienne. Des chansons à la beauté âpre et hypnotique, fidèles aux canons d’une musique de transe, dont les motifs répétitifs ont influencé le jazz et le rock, aujourd’hui incarnée au féminin par une Asmâa Hamzaoui désormais détentrice du titre de maâlem.
Une grande maîtresse de la musique marocaine pour le 21e siècle.