Résumé

La Révolution française a fini par s’imposer dans les esprits comme une révolution tournée contre l’Église catholique, ses institutions et ses biens, ses prêtres et ses fidèles. Par l’attention qu’elle accorde à l’étude de la violence et de la mémoire, tout comme par son souci de revivifier l’approche événementielle, l’historiographie née du Bicentenaire livre les clefs pour comprendre la mise en récit de cette lutte, dans ce qu’elle aurait eu de fatale et d’implacable.

Pour ne pas se laisser entraîner dans la spirale des interprétations – puissantes par ailleurs – suscitées par cette confrontation (lecture providentialiste, choc ultime des Lumières contre l’obscurantisme, substitution d’une religion par une autre, etc.), il faut en effet en revenir à l’analyse des situations au plus près du terrain et des jeux d’acteurs, soumis aussi à la force mobilisatrice des peurs et des imaginaires. La conférence mettra donc en lumière, à plusieurs échelles, des moments charnières ou révélateurs, constitutifs du heurt entre deux fanatismes, tels que les aurait actionnés la dynamique croisée et partagée de la violence et du sacré.