Souvent occultée, voire réduite à quelques images d’Épinal, la guerre de conquête de l’Algérie par la France a été d’une intensité et d’une violence extrêmes. Pendant deux décennies, soit de 1830 à 1852, comment l’armée française, « faite féroce par l'Algérie » selon la formule de Victor Hugo, a-t-elle pu s’adonner à une telle politique de terreur, prélude à l’installation des premiers colons ? Pourrait-on voir dans cette barbarie originelle les prémisses d’un état d’esprit colonial, dominateur et ségrégationniste dont nous souffririons encore aujourd’hui ?