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Résumé
Cette conférence aborde un sujet de théologie politique portant sur la dimension ecclésiale du pouvoir impérial en régime chrétien, avant la réforme pontificale, dite « grégorienne ». Elle abordera donc frontalement l’association fréquente qui est faite, y compris chez les historiens du Moyen Âge du reste, entre « césaropapisme » et pouvoir impérial byzantin. En d’autres termes, le pouvoir impérial byzantin serait de nature césaropapiste, faisant converger entre les mains du seul basileus les pouvoirs civils et religieux dans une version médiévale du despote oriental hyper-sacralisé, contrairement au pouvoir impérial occidental, en l’occurrence carolingien, où régnerait une répartition plus équilibrée et plus harmonieuse, moins ambiguë aussi, des pouvoirs au sein du binôme pape/empereur. Nous questionnerons ces modèles interprétatifs à partir d’un cas d’étude précis : la réception par la cour de Charlemagne des décrets du concile byzantin de Nicée II (787) sur la vénération des images, et son impact politique. Le propos se situera donc dans la phase 787-794 : Charlemagne est alors roi des Francs et des Lombards.
L’ensemble permettra de revenir sur les notions de césaropapisme, de théocratie, mais aussi de romanité (médiévale) et d’impérialité : car mettant en jeu la question du pouvoir ecclésial du souverain avant même que celui-ci ne prenne le titre impérial, la conférence explorera à la fois les circulations idéologiques impériales hors des empires, et la nature de l’empire romain qui règne comme hyper-modèle impérial chez les médiévaux.