Cette première conférence du cycle « histoire diplomatique » 2024-2025, sera animée par Nicolas Drocourt, maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Nantes, et membre du CRHIA.
La diplomatie byzantine demeure encore peu connue. L’Empire dit byzantin – en réalité l’Empire romain qui n’a cessé d’exister en Orient méditerranéen pendant tout le millénaire médiéval – a pourtant déployé une intense activité diplomatique auprès de ses nombreux voisins. Fort de son idéologie, cet Empire aux prétentions universalistes s’est toutefois armé d’un réalisme constant à l’épreuve de ce monde étranger qu’il qualifiait de barbare – en bon dépositaire de la culture gréco-romaine qu’il était. Ses atouts furent multiples pour ce faire : outre un pan entier d’administration dévolu à son fonctionnement, il convient d’ajouter d’authentiques richesses dont il disposait et qu’il dispensait de manière stratégique (or, reliques, tissus de luxe, titres auliques conférés avec soin à ses « amis »…), jouant pleinement du prestige de sa capitale, Constantinople, comme des fastes de sa cour. Par ailleurs, le lien étroit de cette diplomatie avec l’activité militaire, encore lisible dans les sources, ne saurait être oublié. Puissance discutée ou bien réelle entre les VIIe et XIIe siècles de notre ère, la Byzance impériale a étendu son spectre géographique de l’Atlantique à la Chine et de la Scandinavie à la Nubie par la voie de sa diplomatie. Autant d’éléments qui méritent analyses